Publié le 15 Décembre 2023

Le 2 novembre 2023, la sénatrice Anne Souyris interroge la Mme la ministre de la Culture sur l’utilisation du plomb pour reconstruire la flèche et la couverture de Notre-Dame de Paris. En 2019, un incendie avait ravagé la cathédrale française, laissant tout le monde sans voix. Le Président Emmanuel Macron avait alors affirmé son souhait de reconstruire le monument à l’identique en suivant le travail effectué des siècles auparavant par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc. Mais voilà le hic : les matériaux utilisés au 19ème siècle étaient du chêne pour la charpente et du plomb pour la couverture et la flèche. Aujourd’hui, nous savons que le plomb est un matériau particulièrement nocif et dangereux pour la santé. Il a été classé comme cancérigène depuis les années 80. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le considère comme « toxique sans seuil », autrement dit il est nocif qu’on y soit beaucoup exposé ou seulement un peu.

Débat tendu entre conservateurs et militants

Il existe deux clans qui s’opposent dans ce débat : les conservateurs, qui souhaitent conserver à tout prix les matériaux d’origine pour assurer une reconstruction à l’identique ; et les militants qui alarment de la dangerosité de l’utilisation du plomb pour la santé des travailleurs, des résidents du quartier et de l’environnement.

D’un côté, nous avons la délégation chargée de la rénovation de la cathédrale qui était menée par le général Jean-Louis Georgelin, décédé en août dernier, qui avait balayé les risques de saturnisme en affirmant qu’ « on ne verra jamais un enfant aller se promener sur le grand comble. On ne verra jamais un enfant aller lécher les plaques de plomb sur la nef ».

De l’autre, les militants qui alertent de la dangerosité d’un tel chantier. Le Collectif plomb Notre-Dame s’est rassemblé à ce sujet fin novembre devant la cathédrale. Mais ils ne semblent pas avoir été entendus puisque la flèche de la cathédrale est actuellement en train d’être érigée. Pourtant, le plomb serait responsable d’environ 5 millions de décès par an dans le monde. Les 400 tonnes de plomb parties en fumée en 2019 ont encore à ce jour un impact important sur la pollution de l’Île de la Cité.